Qu’est‑ce qu’une Micro IPA et une Nano IPA ?
Ces dernières années, de multiples interprétations du style India Pale Ale ont vu le jour. Nous avons subi une avalanche de Black IPA, NEIPA, Brut IPA, etc. Au milieu de ce tourbillon, les micro IPA, également appelées nano IPA, ont fait leur apparition. De plus en plus de brasseries étiquettent ainsi leurs produits, mais savons-nous vraiment ce qu’est une micro IPA ?
Comme toute IPA yankee, elle part d’une pale ale de la tradition anglaise, mais avec une charge extraordinaire de houblons américains. En revanche, elles ne sont pas aussi amères qu’une American IPA, car le houblon est surtout utilisé pour l’aromatique. Les micro IPA présentent également un faible volume d’alcool. La plupart ne dépassent pas 3 % d’ABV. Si toutes ces caractéristiques vous semblent familières, vous avez raison. Vous buviez déjà cette bière auparavant.

Une micro IPA n’est rien d’autre qu’une session IPA, mais avec un nouveau nom pour… vendre plus ? Donner une image plus moderne ? Nous ne connaissons pas avec certitude la motivation. Cette tendance venue des États‑Unis a également gagné la péninsule Ibérique. Certaines microbrasseries espagnoles n’ont pas tardé à changer la dénomination de leurs session IPA. Voyons quelques exemples locaux :
- Castelló Beer Factory - Atomic Micro IPA : 2,7 % d’alcool avec lactose, blé et avoine.
- La Pirata en collaboration avec Cervecera Península – Flyweight : les gagnants de la dernière édition du Barcelona Beer Festival se sont associés pour créer cette IPA à 2 % d’alcool, avec avoine et blé, ainsi que les houblons Enigma, Loral et Citra. Elle n’a que 25 IBU. Est‑ce une session IPA ou non ?

Il existe d’autres exemples internationaux (surtout dans le monde anglo‑saxon), mais ces deux‑là sont assez représentatifs du concept. Cependant, si l’on est réaliste, on se rend compte que la plupart des session IPA que l’on trouve sur le marché ne descendent pas en dessous de 3–4 % d’alcool. En fait, certaines atteignent et dépassent les 5 % d’ABV, ce qui ne devrait pas être le cas.
Dans ces termes, on peut comprendre les micro IPA comme une réaction aux session IPA dont le degré d’alcool a grimpé. Pour marquer une différence réelle, la plupart des références commerciales de micro IPA sont moins alcoolisées que les session. On peut voir le phénomène « micro » ou « nano » comme une « session session » ou une « double session ». Pour le reste, il n’y a pas d’autres différences perceptibles.
Cette réaction des fabricants nous donne un indice sur l’orientation future du marché de la bière artisanale : des bières savoureuses, aromatiques, mais avec un faible degré d’alcool. Le consommateur averti ne cherche pas à s’enivrer, mais à boire de la bière sans subir les effets de l’alcool. Et plus la variété des styles est grande, mieux c’est !
